L’attaque du Bardo à Tunis Un acte de barbarie inouïe

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A l’occasion d’un voyage de presse organisé par l’Office National du Tourisme Tunisien, nous avions programmé une rencontre avec Abderahmane Belgat, expert en tourisme de renommée mondiale. Nous avions envisagé des thèmes divers relatifs notamment à la situation du tourisme dans la méditerranée occidentale et, en particulier les perspectives de son développement en Tunisie et en Algérie.

La rencontre a bien eu lieu. Mais c’était au lendemain d’un attentat terroriste sanglant ayant fait plus d’une vingtaine de victimes parmi les touristes visiteurs du Musée du Bardo de Tunis. Le sujet de nos discussions a fatalement changé pour porter sur cet événement qu’Abdou Belgat qualifiera de « barbare ».

Tourisme Magazine : Votre première réaction suite à l’attaque terroriste au musée «le Bardo» de Tunis ?

Abdou Belgat : La vielle, le 17 Mars, nous étions dans un environnement extrêmement constructif et positif par la planification d’opérations concrètes de développement hôtelier, maitrisées qui pouvaient permettre de croire en un avenir meilleur du tourisme et de l’hôtellerie en Tunisie. Lorsqu’il y a eu ce drame, nous sommes, nous peut être du côté algérien un peu plus sensibilisés par la dramatique. Il n’y a pas de mots pour qualifier cet acte barbare, un acte d’une violence inouïe. Car on quand parle d’une violence meurtrière, il n’y a pas de qualificatif. Alors on ne peut être qu’atterré, révolté et mobilisé à combattre ce fléau du Terrorisme, un poison contre le Tourisme.

Tourisme Magazine : Quel regard portez-vous sur ce drame ?

Abdou Belgat : Ce qui est aussi grave, c’est d’abord le lieu. Nous sommes dans le cœur du Tunis, dans le cœur névralgique. Il y a le parlement qui était également visé et puis le musée du Bardo . Je ne sais pas si les gens ont eu cette possibilité de visiter ce musée, je les y invite a le faire; c’est une merveille, une merveille d’histoire, une merveille de culture et le fait que l’on puisse y accéder avec autant de facilité, cela interpelle. Il y a carence. Donc aujourd’hui pour nous gens de tourisme – Tourisme qui veut dire la paix, la culture, l’échange, assister et se trouver dans une situation où l’émotion seule prend le dessus, je dis non. Je dis non car on ne doit pas se contenter de traiter uniquement des effets, des conséquences.

Tourisme Magazine : Quelles seraient les causes ?

Abdou Belgat : Les causes sont multiples. On est dans une barbarie qui devient incontrôlée, incontrôlable. Je ne parle pas évidement de ce qui s’est passé à Paris, à Copenhague ou ailleurs, comme au Yémen ou en Afrique Sud – saharienne.

Posons-nous les vraies questions en termes de causes.
Pour exemples: Qui a décidé et fait la guerre en Lybie ? Est-ce le peuple Tunisien et la Tunisie ? La réponse est non.
Qui a fait la guerre en Irak ? Est ce le peuple irakien ?La réponse est Non.
Les va t’en guerre, nous les connaissons. Personne n’en parle. Cela veut il dire qu’on est là en spectateurs et on subit?
Alors il y a des moments où nous, au nom de l’expertise – et là je parle en tant qu’Expert de tourisme- on ne doit pas, à un moment donné, laisser faire les choses aussi loin que cela.
La Tunisie aujourd’hui est le seul pays , je dis bien le seul,qui subit d’une manière violente et meurtrière les causes de ceux qui ont décidé un jour de faire la guerre pour régler des comptes. Nous pouvons accepter le fait que l’on apporte «une assistance à personne en danger» mais il faut voir aussi réfléchir aux conséquences. Les Bernard Henry Levy, l’ex Président Sarkozy et les autres Va t’en guerre, devront bien un jour rendre des comptes. Qu’on nous explique pourquoi ils ont dit «on fait la guerre» et quel le scénario qu’ils ont dû imaginer après cette guerre.
Pour exemple et référence, On sait très bien qu’il y a plus de 457km de frontières poreuses autour de la Libye. On sait que l’économie informelle, le trafic d’armes et d’êtres humains fleurissent. Tout le monde le sait et on fait quoi… ?
La Tunisie a réclamé depuis un an, des moyens en termes de défense pour lui permettre de se préserver et d’assurer sa pleine sécurité. On les lui a donne ? Non.
Aujourd’hui tout le monde crie au scandale.

L’Algerie a été un pays meurtri par le terrorisme, mais qui, pendant les années noires, a assisté, aidé, soutenu ce pays ? Personne ou pas grand monde sur le plan international.
Aujourd’hui on découvre ce qu’est le terrorisme, ce visage haineux et odieux qui ose sans scrupule se nourrir du religieux.
Donc, la réaction c’est de dire qu’on est entrain de tuer notre secteur d’activité. Car si La guerre peut être source de progrès, c’est le premier secteur d’activité qui génère beaucoup d’argent, il n’est pas celui qui crée le plus d’emplois.

Tourisme Magazine : Revenons au tourisme…

Abdou Belgat : C’est notre secteur d’activité qui crée le plus d’emplois, directs et indirects. Je dis aujourd’hui, avec ce qui vient de se passer, que l’Europe ne doit pas se contenter d’apporter des formules de soutien et de solidarité accompagnées de quelques actions d’ordre symbolique.
De mon point vue,l’année touristique 2015 sera très difficile pour la Tunisie.
Un touriste est un double investisseur :
1-il investit son argent. Ce sont ses fonds propres et non ceux de la société qui lui payent son billet ou son séjour. Il économise, il travaille pour cet investissement.
2- Il investit son temps, et celui de son entourage.
Pour le touriste, donc, tout est lié à l’argent et temps.
Il est grand temps de faire évoluer la définition d’un Touriste, car ce même touriste est aussi un investisseur. Pour les pays qui ont envie de se développer dans le tourisme, il est grand temps qu’ils revoient un petit peu leur copie et de ne plus se focaliser essentiellement sur les flux,le nombre de nuitées …… Et dans ce sens là, ce qui vient de se passer en Tunisie de mon point de vue, est dramatique.

Tourisme Magazine : Comment percevez-vous les premières réactions à l’échelle internationale? Vous y décelez plutôt de sympathie ou de la frayeur ?

Abdou Belgat : J’analysais récemment une statistique qui est passée sur les grandes chaines internationales, la première réaction est la colère.
Jusqu’à quand laisserait-on des criminels se structurer, s’organiser impunément ?. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’on n’a pas la capacité et la possibilité de les éradiquer. On ne peut pas dire ça. C’est faux. Il suffit qu’il y ait une véritable volonté politique cordonnée. L’Algérie, seule, a assumé. Je dis bien seule. alors que l’on ne vienne pas nous dire aujourd’hui que sur plan mondial, cela est difficile.
Nous risquons d’autres attentats meurtriers car nous avons à faire à des mini groupuscules. Notons par exemples, ce que quelques fous criminels à Paris, Tunis ont été capables de faire en tuant des innocents: détruire des familles, faire venir une gamme de chefs d’Etat qui se précipitent les uns derrière les autres pour se montrer ou pour faire compagne etc….
C’est bien qu’il y ait cette forme de solidarité, mais est ce suffisant?

Tourisme Magazine : Quelles mesures prendre selon vous pour éviter que la saison soit un ratage complet ?

Abdou Belgat : Monsieur Seba, vous êtes un homme qui a la compréhension, l’analyse des flux touristiques. Je viens de dire il y a un instant que le touriste peut être considéré comme un double investisseur en termes d’argent et en termes de temps. Mettons nous a la place de ce père de famille qui travaille et économise pendant 11 mois. Ne pensera-t-il pas à se retrouver en famille en toute sérénité et profiter de son temps et de son argent?

Tourisme Magazine : Oui mais il y a aussi l’acte solidaire qui veut qu’on ne doit pas se laisser faire par ces obscurantistes sanguinaires…

Abdou Belgat : Soyons objectifs et ne jouons pas sur les mots. Vous savez quand vous prenez un chéquier et que vous commencez a signer, vous réfléchissez quand même a deux fois .
Vous consultez les sites professionnels, vous écoutez ce qui se dit autour de vous , vous notez la réaction des enfants, la perception de la famille etc…. Donc c’est difficile.
La saison de mon point vue est compromise. Je suis affligé de le dire. Si on compte sur la solidarité internationale pour dire « tel ou tel va venir seulement par solidarité », moi, je n’y crois pas.
La démonstration des faits est que le touriste voyagera tout le temps et ne se cantonnera pas chez lui mais avant de dire «je vais vers tel endroit» il va choisir parmi plusieurs destinations. Or, vous savez mieux que quiconque, aujourd’hui les propositions de séjours affluent, de nouvelle destinations se positionnent, la Croatie, la Turquie. Les destinations de référence, hier fatiguées, aujourd’hui se relancent comme la Grèce, L’Espagne, et d’autres. La concurrence est dure et rude, car aujourd’hui ce n’est pas uniquement le prix qui conduit au choix final de la destination.
D’autres paramètres importants sont à retenir, la stabilité du pays et de la Région, la sécurité, l’accueil et la qualité du service, l’environnement etc… C’est plein de choses qui vont autour car tout simplement dans ce monde qui bouge très vite ou trop vite , les structures socio-mentales du touriste ont fondamentalement changé.

Tourisme Magazine : Comment aider la Tunisie ?

Abdou Belgat : Si on me dit comment peut-on aider la Tunisie, c’est très simple.
Il est clair que les touristes seront hésitants à venir en Tunisie, après cet attentat meurtrier.Nous devons l’avouer,la situation est bien plus complexe. L’ Image,la Notoriété d’une Nation ont été durement affectés. Il ne s’agit pas d’un seul secteur d’activités, soit il régalien.
Aujourd’hui, j’invite l’Union Européenne à dépasser le cadre des promesses et passer à l’action par des engagements concrets et durables.
Nous estimons enregistrer pour 2015 un recul de l’ordre de deux millions de touristes; en considérant 500 euros en moyenne de dépenses séjour par personne, cela nous donnera 800 millions à Un milliards d’euros de préjudice. l’Union européenne qui a donne des milliards d’euros pour sauver la Grèce ou l’Espagne ne peut elle pas aider la Tunisie ! Un pays voisin, stratégique pour le Bloc Euro méditerranée et considéré de nos jours : »Partenaire privilégié ».
Ma proposition est que l’Union Européenne fasse une donation à la Tunisie sous forme de compensation pour les préjudices qu’elle a subi dans sa démarche d’ouverture vers la démocratie.
Ce montant, une fois accordé, sera injecté dans le secteur du tourisme sous forme de Programmes de restructuration, de remise à niveau, de rénovation de musées, de centres d’accueil, de formations etc…. Les Chantiers sont nombreux et importants pour gagner la confiance et assurer la stabilité d’un pays, d’une Région, d’une Zone.
Gérée directement par l’UE aux côtés de la plus haute autorité de l’Etat, avec l’assistance des grandes institutions d’experts reconnues:AFEST, AMFORTH, OMT etc… Cette Donation représente une action concrète qui s’inscrit dans l’espérance d’un pays qui le mérite.

 

Entretien réalisé par Slimane Seba
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Abdou Belgat (expert international en tourisme)

 

 

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« L’Union Européenne doit faire une donation à la Tunisie sous forme de compensation pour les préjudices qu’elle a subie dans sa démarche d’ouverture vers la démocratie »

Diplômé de l’Université Paris Dauphine, Abdou Belgat est l’Ancien Ambassadeur du Groupe Accor & Directeur en charge des projets spéciaux Afrique-Moyen-Orient.Il est aujourd’hui Président-fondateur de B.C.Consulting (cabinet d’audit et d’expertise).Expert International, il est également le Vice-président de l’Association Francophone des Experts et Scientifiques du Tourisme(AFEST) et de l’Association Mondiale pour la Formation Touristique et Hôtelière (AMFORTH) Abdou a bien voulu analyser la situation du tourisme tunisien à la veille de la haute saison touristique

Tout d’abord comment évaluez-vous 2015 ?
De mon point vue,l’année touristique 2015 sera très difficile pour la Tunisie.Un touriste est un double investisseur. Il investit son argent. Ce sont ses fonds propres et non ceux de la société qui lui payent son billet ou son séjour. Il économise, il travaille pour cet investissement. Il investit son temps, et celui de son entourage. Pour le touriste, donc, tout est lié à l’argent et temps.Il est grand temps de faire évoluer la définition d’un Touriste, car ce même touriste est aussi un investisseur. Pour les pays qui ont envie de se développer dans le tourisme, il est grand temps qu’ils revoient un petit peu leur copie et de ne plus se focaliser essentiellement sur les flux,le nombre de nuitées …… Et dans ce sens là, ce qui vient de se passer en Tunisie de mon point de vue, aura des répercussions sur ce secteur vital du pays.

Avant la sécurité, faut –il investir dans l’environnement et l’innovation du parc hôtelier ?
Bien entendu. Ces deux chantiers sont à mener conjointement. L’environnement est un chantier permanent qui implique tout le monde, à commencer par les citoyens. L’hygiène, la propreté, la protection et la valorisation du patrimoine, la protection d’écosystèmes sont des sujets qui ne sont pas négociables. Des politiques de sensibilisation existent, de nombreux pays, de grandes organisation mondiales les ont appliquées et réussies. La Tunisie en est capable mais surtout peut en être un exemple de référence. Le Parc hôtelier tunisien est, depuis les années 2000, en panne d’innovation, un record!!! La crise profonde qui frappe aujourd’hui, ce grand secteur régalien du pays en est une des conséquences. Or, dans un monde en perpétuel mouvement, toute absence de politique d’innovation conduit indubitablement vers le manque d’intérêt des consommateurs notamment dans le domaine du tourisme & de l’hôtellerie. L’innovation demande et exige de l’investissement, notamment: Recherche, Financement, Moyens .Sans Prospective, La Tunisie n’a pas su évaluer à temps les conséquences et les risques.

Les hôteliers n’ont pas de trésorerie. Les banques ne veulent pas leur accorder de crédits. Comment sortir de ce blocage ?
Nous venons de présenter une des causes, celle ci est une des réponses à votre question.Pour sortir de ce blocage, je ne vois qu’une seule sortie : la volonté politique et l’application des règles et lois du marché pour assainir ce secteur profondément malade.

Le produit tunisien est devenu le produit le moins cher en Méditerranée. Faut-il subir encore la pression des TO et brader les prix ?
Il est le moins cher certes, mais aujourd’hui le touriste exige plus. Le prix n’est plus la seule référence. Les TO s’inscrivent uniquement dans une démarche purement financière, leur pression d’obtenir plus ne doit surprendre ou émouvoir personne. Le Tourisme tunisien, aujourd’hui sérieusement affecté , ne se trouve pas dans une position confortable pour repousser ces assauts. Continuer de brader les prix dans un environnement difficile, sans réfléchir à une véritable vision pour ce secteur d’activités, aura pour prochaine étape de détériorer encore plus l’Image du Pays.

Pensez-vous que l’Occident, notre marché émetteur traditionnel, tourne le dos à la Tunisie ?
Je le crains sincèrement. Depuis 2011, nous constatons avec regret les errements des politiques de communication menées par les responsables en charge de ce secteur qui semblent avoir omis de comprendre les nouvelles tendances de ce marche important.A vouloir courir uniquement derrière des statistiques pour combler les vides était une erreur. Cela continue.

L’Algérie, est-ce une alternative pour limiter la casse ?
Oui, incontestablement. Mais attention, comme je l’ai indique à des Dirigeants du Pays et de ce secteur, encore récemment lors du SITEV ( 14 au 17 Mai) à Alger, le marché algérien aujourd’hui Premier marché émetteur avec plus de 1,2 millions de touristes ne peut être considéré comme  » roue de secours « .C’est un marché porteur et d’avenir pour la Tunisie; il doit mériter la plus grande attention de l’Etat, de son administration et de son peuple compte tenu des liens exceptionnels, historiques et fraternels entre les 2 Nations.Veiller au meilleur accueil notamment à leur arrivée aux postes frontaliers est une mesure urgente qui exige des moyens indispensables pour éviter des dérapages.

Comment la Tunisie doit communiquer en cette période de crise ?
Je n’ai pas de leçon à donner. Mais les erreurs de casting pour choisir le bon pilote disposant de toutes les aptitudes humaines et professionnelles dans ce secteur régalien, complexe et difficile, n’ont pas facilite la tache notamment avec les professionnels du secteur.L’AFEST ( Association Francophone des Experts & Scientifiques du Tourisme) et l’AMFORTH ( Association Mondiale Pour la Formation Touristique & Hôtelière ) se sont mobilisées en 2013 / 2014 pour apporter BÉNÉVOLEMENT leur savoir et savoir faire en cette période de crise.Vice Président de ces 2 Instances Internationales et mondiale, j’avais cru dans la volonté de la Ministre Karboul d’échanger au moins sur les 20 propositions de sortie de crise émises par l’AFEST. Nous avons assisté à une Communication de Selfies !!!!!

Le tourisme tunisien manque de vision et de visibilité. A qui incombe la faute ? Aux professionnels qui ne voient rien venir où à l’administration ?
Je confirme avec regret ce point et invite à revenir à l’origine de ce mal profond.
La Tunisie est un véritable pays touristique qui compte dans le bloc euro-méditerranéen qui regroupe 29 Pays. Il en est l’épicentre. Au vu de la nouvelle stabilité du Pays et de son entrée dans le Club restreint des Démocraties, Une Vision dotée de véritables politiques stratégiques s’impose aujourd’hui. De mon point de vue, cette vision ne peut être insufflée que par le plus haut sommet de l’Etat.

Quelles mesures prendre selon vous pour éviter que la saison soit un ratage complet ?
Je viens de dire il y a un instant que le touriste peut être considéré comme un double investisseur en termes d’argent et en termes de temps. Mettons nous à la place de ce père de famille qui travaille et économise pendant 11 mois. Ne pensera t il pas à se retrouver en famille en toute sérénité et profiter de son temps et de son argent?

Oui mais il y a aussi l’acte solidaire qui peut redynamiser les flux touristiques vers la Tunisie ?
Soyons objectifs et ne jouons pas sur les mots. Vous savez quand vous prenez un chéquier et que vous commencez a signer, vous réfléchissez quand même a deux fois .Vous consultez les sites professionnels, vous écoutez ce qui se dit autour de vous , vous notez la réaction des enfants, la perception de la famille etc…. Donc c’est difficile.La saison de mon point vue est compromise. Je suis affligé de le dire. Si on compte sur la solidarité internationale pour dire « tel ou tel va venir seulement par solidarité », moi, je n’y crois pas. La démonstration des faits est que le touriste voyagera tout le temps et ne se cantonnera pas chez lui mais avant de dire « je vais vers tel endroit » il va choisir parmi plusieurs destinations. Or, vous savez mieux que quiconque, aujourd’hui les propositions de séjours affluent, de nouvelle destinations se positionnent, la Croatie, la Turquie. Les destinations de référence, hier fatiguées, aujourd’hui se relancent comme la Grèce, L’Espagne, et d’autres. La concurrence est dure et rude, car aujourd’hui ce n’est pas uniquement le prix qui conduit au choix final de la destination. D’autres paramètres importants sont à retenir, la stabilité du pays et de la Région, la sécurité, l’accueil et la qualité du service, l’environnement etc… C’est plein de choses qui vont autour car tout simplement dans ce monde qui bouge très vite ou trop vite , les structures socio-mentales du touriste ont fondamentalement changé.

Comment aider la Tunisie ?
Si on me dit comment peut-on aider la Tunisie, c’est très simple. Il est clair que les touristes seront hésitants à venir en Tunisie, après cet attentat meurtrier. Nous devons l’avouer, la situation est bien plus complexe. L’ Image, la notoriété d’une Nation ont été durement affectées. Il ne s’agit pas d’un seul secteur d’activités, soit il regalien. Aujourd’hui,j’invite l’Union Européenne à dépasser le cadre des promesses et passer à l’action par des engagements concrets et durables. Nous estimons enregistrer pour 2015 un recul de l’ordre de deux millions de touristes; en considérant 500 euros en moyenne de dépenses séjour par personne, cela nous donnera 800 millions à un milliards d’euros de préjudice. L’Union européenne qui a donne des milliards d’euros pour sauver la Grèce ou l’Espagne ne peut elle pas aider la Tunisie ! Un pays voisin, stratégique pour le Bloc Euro méditerranée et considéré de nos jours : »Partenaire privilégié ».Ma proposition est que l’Union Européenne fasse une donation à la Tunisie sous forme de compensation pour les préjudices qu’elle a subie dans sa démarche d’ouverture vers la démocratie. Ce montant, une fois accordé, sera injecté dans le secteur du tourisme sous forme de Programmes de restructuration, de remise à niveau, de rénovation de musées, de centres d’accueil, de formations etc…. Les Chantiers sont nombreux et importants pour gagner la confiance et assurer la stabilité d’un pays,d’une Region,d’ une Zone.Gérée directement par l’UE aux côtés de la plus haute autorité de l’Etat, avec l’assistance des grandes institutions d’experts reconnues: AFEST,AMFORTH,OMT etc…Cette Donation représente une action concrète qui s’inscrit dans l’Esperance d’un pays qui le mérite.

Article tiré du Tourism News Tunisie : http://www.tourismnewstunisie.com/fr/abdou-belgat-expert-international-en-tourisme/

Abdou Belgat (expert international en tourisme) : « La volonté politique et l’application des règles et lois du marché pourront assainir ce secteur profondément touché »

« L’Union Européenne doit faire  une donation à la Tunisie sous forme de compensation pour les préjudices qu’elle a subie dans sa démarche d’ouverture vers la démocratie »

Diplômé de l’Université Paris Dauphine, Abdou Belgat est l’Ancien Ambassadeur du Groupe Accor & Directeur en charge des projets spéciaux Afrique-Moyen-Orient.Il est aujourd’hui Président-fondateur de B.C.Consulting (cabinet d’audit et d’expertise).Expert International,  il est également le Vice-président de l’Association Francophone des Experts et Scientifiques du Tourisme(AFEST) et de l’Association Mondiale pour la Formation Touristique et Hôtelière (AMFORTH) Abdou a bien voulu analyser la situation du tourisme tunisien à la veille de la haute saison touristique

Tout d’abord comment évaluez-vous 2015 ?

De mon point vue,l’année touristique 2015 sera très difficile pour la Tunisie.Un touriste est un double investisseur. Il  investit son argent. Ce sont ses fonds propres et non ceux de  la société qui lui payent son billet ou son séjour. Il économise, il travaille pour cet investissement.  Il investit son temps, et celui de son entourage. Pour le touriste, donc, tout est lié à l’argent et temps.Il est grand temps de faire évoluer la définition d’un Touriste, car ce même touriste est aussi un investisseur. Pour les pays qui ont envie de se développer dans le tourisme, il est grand temps qu’ils revoient un petit peu leur copie et de ne plus se focaliser essentiellement sur les flux,le nombre de nuitées …… Et dans ce sens là, ce qui vient de se passer en Tunisie de mon point de vue, aura des répercussions sur ce secteur vital du pays.

Avant la sécurité, faut –il investir dans l’environnement et l’innovation du parc hôtelier ?

Bien entendu. Ces deux  chantiers sont à mener conjointement. L’environnement est un chantier permanent qui implique tout le monde, à commencer par les citoyens. L’hygiène, la propreté, la protection et la valorisation du patrimoine, la protection d’écosystèmes  sont des sujets qui ne sont pas négociables. Des politiques de sensibilisation existent, de nombreux pays, de grandes organisation mondiales les ont appliquées et réussies. La Tunisie en est capable mais surtout peut en être un exemple de référence. Le Parc hôtelier tunisien est, depuis les années 2000, en panne d’innovation, un record!!! La crise profonde qui frappe aujourd’hui, ce grand secteur régalien du pays en est une des conséquences. Or, dans un monde en perpétuel mouvement, toute absence de politique d’innovation conduit indubitablement vers le manque d’intérêt des consommateurs notamment dans le domaine du tourisme & de l’hôtellerie. L’innovation demande et exige de l’investissement, notamment: Recherche, Financement, Moyens .Sans Prospective, La Tunisie n’a pas su évaluer à temps les conséquences et les risques.

Les hôteliers n’ont pas de trésorerie. Les banques ne veulent pas leur accorder de crédits. Comment sortir de ce blocage ?

 Nous venons de présenter une des causes, celle ci est une des réponses à votre question.Pour sortir de ce blocage, je ne vois qu’une seule sortie : la volonté politique et l’application des règles et lois du marché pour assainir ce secteur profondément malade.

Le produit tunisien est devenu le produit le moins cher en Méditerranée. Faut-il subir encore la pression des TO et brader les prix ?

Il est le moins cher certes, mais aujourd’hui le touriste exige plus. Le prix n’est plus la seule référence. Les TO s’inscrivent uniquement dans une démarche purement financière, leur pression d’obtenir plus ne doit surprendre ou émouvoir personne. Le Tourisme tunisien, aujourd’hui sérieusement affecté , ne se trouve pas dans une position confortable pour repousser ces assauts. Continuer de brader les prix dans un environnement difficile, sans réfléchir à une véritable vision pour ce secteur d’activités, aura pour prochaine étape de détériorer encore plus l’Image du Pays.

Pensez-vous que l’Occident, notre  marché émetteur traditionnel, tourne le dos à la Tunisie ?

Je le crains sincèrement. Depuis 2011, nous constatons avec regret les errements des politiques de communication menées par les responsables en charge de ce secteur qui semblent avoir omis de comprendre les nouvelles tendances de ce marche important.A vouloir courir uniquement derrière des statistiques pour combler les vides était une erreur. Cela continue.

L’Algérie, est-ce une alternative pour limiter la casse ?

Oui, incontestablement. Mais attention, comme je l’ai indique à des Dirigeants du Pays et de ce secteur, encore récemment lors du SITEV ( 14 au 17 Mai) à Alger, le marché algérien aujourd’hui Premier marché émetteur avec plus de 1,2 millions de touristes ne peut être considéré comme  » roue de secours « .C’est un marché porteur et d’avenir pour la Tunisie; il doit mériter la plus grande attention de l’Etat, de son administration et de son peuple compte tenu des liens exceptionnels, historiques et fraternels entre les 2 Nations.Veiller au meilleur accueil notamment à leur arrivée aux postes frontaliers est une mesure urgente qui exige des moyens indispensables pour éviter des dérapages.

Comment la Tunisie doit communiquer en cette période de crise ?

Je n’ai pas de leçon à donner. Mais les erreurs de casting pour choisir le bon pilote disposant de toutes les aptitudes humaines et professionnelles dans ce secteur régalien, complexe et difficile, n’ont pas facilite la tache notamment avec les professionnels du secteur.L’AFEST ( Association Francophone des Experts & Scientifiques du Tourisme) et l’AMFORTH ( Association Mondiale Pour la Formation Touristique & Hôtelière ) se sont mobilisées en 2013 / 2014 pour apporter BÉNÉVOLEMENT leur savoir et savoir faire en cette période de crise.Vice Président de ces 2 Instances Internationales et mondiale, j’avais cru dans la volonté de la Ministre Karboul d’échanger au moins sur les 20 propositions de sortie de crise émises par l’AFEST. Nous avons assisté à une Communication de Selfies !!!!!

Le tourisme tunisien manque de vision et de visibilité. A qui incombe la faute ? Aux professionnels qui ne voient rien venir où à l’administration ?

Je confirme avec regret ce point et invite à revenir à l’origine de ce mal profond.

La Tunisie est un véritable pays touristique qui compte dans le bloc euro-méditerranéen qui regroupe 29 Pays. Il en est l’épicentre. Au vu de la nouvelle stabilité du Pays et de son entrée dans le Club restreint des Démocraties, Une Vision dotée de véritables politiques stratégiques s’impose aujourd’hui. De mon point de vue, cette vision ne peut être insufflée que par le plus haut sommet de l’Etat.

Quelles mesures prendre selon vous pour éviter que la saison soit un ratage complet ?

 Je viens de dire il y a un instant que le touriste peut être considéré comme un double investisseur en termes d’argent et en termes de temps. Mettons nous à la place de ce père de famille qui travaille et économise pendant 11 mois. Ne pensera t il pas à se retrouver en famille en toute sérénité et profiter de son temps et de son argent?

 Oui mais il y a aussi l’acte solidaire qui peut redynamiser les flux touristiques vers la Tunisie ?

Soyons objectifs et ne jouons pas sur les mots. Vous savez quand vous prenez un chéquier et que vous commencez a signer, vous réfléchissez quand  même a deux fois .Vous consultez les sites professionnels, vous écoutez ce qui se dit autour de vous , vous notez la réaction des enfants, la perception de la famille etc…. Donc c’est difficile.La saison de mon point vue est compromise. Je suis affligé de le dire. Si on compte sur la solidarité internationale pour dire « tel ou tel va venir seulement par solidarité », moi, je n’y crois pas. La démonstration des faits est que le touriste voyagera tout le temps et ne se cantonnera pas chez lui mais avant de dire « je vais vers  tel endroit » il va choisir parmi plusieurs destinations. Or, vous savez mieux que quiconque, aujourd’hui les propositions de séjours affluent, de nouvelle destinations se positionnent, la Croatie, la Turquie. Les destinations de référence, hier fatiguées, aujourd’hui se relancent comme la Grèce, L’Espagne, et d’autres. La concurrence est dure et rude, car aujourd’hui ce n’est  pas uniquement le prix qui conduit au choix final de la destination. D’autres paramètres importants sont à retenir, la stabilité du pays et de la Région,  la sécurité, l’accueil et la qualité du service, l’environnement etc… C’est plein de choses  qui vont autour car tout simplement dans ce monde qui bouge très vite  ou trop vite , les structures socio-mentales du touriste ont fondamentalement changé.

Comment aider la Tunisie ?

 Si  on me dit comment peut-on aider la Tunisie, c’est très simple. . Aujourd’hui,j’invite l’Union Européenne à dépasser le cadre des promesses et passer à l’action par des engagements concrets et durables. Nous estimons enregistrer pour 2015 un recul de l’ordre de deux millions de touristes; en considérant 500 euros en moyenne de dépenses séjour par personne, cela nous donnera 800 millions à un milliards d’euros de préjudice.  L’Union européenne qui a donne des milliards d’euros pour sauver la Grèce ou l’Espagne ne peut elle pas aider la Tunisie ! Un pays voisin, stratégique pour le Bloc Euro méditerranée et considéré de nos jours : »Partenaire privilégié ».Ma proposition est  que l’Union Européenne fasse une donation à la Tunisie sous forme de compensation pour les préjudices qu’elle a subie dans sa démarche d’ouverture vers la démocratie. Ce montant, une fois accordé, sera injecté dans le secteur du tourisme sous forme de Programmes de restructuration, de remise à niveau, de rénovation de musées, de centres d’accueil, de formations etc…. Les Chantiers sont nombreux et importants pour gagner la confiance et assurer la stabilité d’un pays,d’une Region,d’ une Zone.Gérée directement par l’UE aux côtés de la plus haute autorité de l’Etat, avec l’assistance des grandes institutions d’experts reconnues: AFEST,AMFORTH,OMT etc…Cette Donation représente une action concrète qui s’inscrit dans l’Esperance d’un pays qui le mérite.

Kamel Bouaouina

Article tiré du journal « Le Temps »

http://www.letemps.com.tn/article/91610/%C2%AB-la-volont%C3%A9-politique-et-lapplication-des-r%C3%A8gles-et-lois-du-march%C3%A9-pourront-assainir

Abderrahman Belgat : Ce qu’il faut faire pour le tourisme tunisien

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Abderahman BELGAT est né en 1948, à Skikda en Algérie. Il a fait son entrée dans le Tourisme en 1970 à la bonne école des G.O du Club Med. En 1972 il intègre le légendaire Palace parisien : Le PLAZA ATHENEE, nominé par la presse spécialisée, les banquiers et Hommes d’Affaires : « Meilleur Hôtel du monde » durant 3 années consécutives en 1977 ,1978 et 1979.

En 1985, Dr Belgat a été élu « l’Homme du Tourisme Français » par la Presse d’Argentine. Il se voit remettre la même année, à l’occasion de la parfaite réussite de l’organisation du Premier Vol inaugural Mexico-Miami-Paris de la Cie Aeromexico « La Clé de la Ville de Miami-Beach » et « Le Médaillon du Gouvernorat de Floride » par la Ville Dade-County.

Fidèle à la fabuleuse « Succès Story » des Co-Présidents Fondateurs du Groupe ACCOR, Paul Dubrule et Gérard Pelisson avec lesquels il entretient depuis la Belle époque du Plaza Athénée des relations privilégiées, Abderahman BELGAT intègre le groupe en 2001 pour en poursuivre le développement dans le Monde arabo-musulman en commençant par L‘Arabie Saoudite.

Personnage multiculturel, reconnu par ses Pairs, il est sollicité à intégrer le cercle très fermé des Experts du Tourisme. Il est vice président de deux associations de renommée mondiale : L’AMFORHT (Association Mondiale pour la Formation Hôtelière et Touristique) et l’AFEST (l’Association Francophone des Experts & Scientifiques du Tourisme). Il est également Conseillé du Commerce Extérieur de la France (C.C.E) depuis 2006.

Depuis 2009, il en devient l’Ambassadeur pour les Pays arabes & musulmans et Directeur en Charge des Projets Spéciaux Afrique & Moyen Orient avant qu’il soit nommé l’an dernier (En date du 13 Novembre 2014) par décret signé du Président de la République Française et sur proposition du Ministre des Affaires Etrangères et du Développement international, « Chevalier dans l’Ordre National du Mérite ».

A l’issue des attentats du musée de Bardo, nous avons assisté à une grande vague de solidarité avec la Tunisie. Des déclarations parvenant des officiels de plusieurs pays du monde aussi bien que des simples citoyens et amoureux de ce pays. Après avoir zappé les moments de choc, nous nous demandons qu’est-ce qu’il faut faire pour protéger le tourisme tunisien en cette période critique ? Comment être solidaire avec la Tunisie et respecter ses engagements au delà des déclarations émotionnelles ?

La réponse était tranchante de Dr Belgat « Il est clair que les touristes seront hésitants à venir en Tunisie après cet attentat meurtrier. Nous devons l’avouer la situation est bien plus complexe. C’est l’image de toute la nation qui a été touchée et non pas uniquement celle du secteur touristique. Aujourd’hui, j’invite les Européens à passer directement à l’action et traduire leurs promesses et messages de solidarité par des décisions concrètes afin de soutenir le tourisme tunisien. Nous estimons enregistrer un recul de 2 millions de touristes en 2015 et ceci sera fatal pour les milliers de gens qui travaillent dans ce secteur, les hôteliers et les agents de voyages tunisiens. Etre à la hauteur de ses engagements c’est bien bercer cette perte en performance par une donation ou compensation de l’Union Européenne. Facile à déterminer, cette donation est le coût de séjour moyen d’un touriste européen en Tunisie multiplié par cette part de marché perdue ».

L’idée est originale et, surtout, pratique puis que l’Union Européenne a pu débloquer la situation en Grèce, en Espagne, au Portugal et à plusieurs autres pays qui ont connu des difficultés en tourisme alors pourquoi pas la Tunisie, un pays, de nos jours, considéré comme « partenaire privilégié ».

« Je tiens à aborder cette proposition avec plusieurs ambassadeurs des pays européens en Tunisie qui m’ont promis leur soutien pour l’idée. Je ne compte pas baisser les bras, je foncerais dans cette démarche lors d’une future réunion avec l’ambassadrice de l’UE en Tunisie Mme Laura Baeza. Je le ferais par initiative personnelle, pour mon amour à ce pays mais aussi en tant que secrétaire général de l’association des investisseurs Européens en Tunisie » ajoute Dr Belgat.

Selon des premières estimations la donation qui sera demandée serait située dans une tranche qui varie entre 800 millions d’euros et 1 milliard d’euros. Ce montant, une fois accordé, sera réinjecté dans le secteur touristique sous forme de programmes de restructuration et de mise à niveau et géré directement par l’Union Européenne aussi bien que des institutions reconnues mondialement, avec objectifs majeurs de maintenir les emplois et d’augmenter la compétitivité des entreprises du secteur.

En faisant référence à l’insécurité régionale, Dr Belgat conclue que « Ce ne sont ni la Tunisie ni son peuple qui ont déclaré la guerre en Libye et ce n’est pas certainement à eux seuls d’en supporter les conséquences » tout en invitant les politiciens européens à prendre leur part de responsabilité envers le pays.

Article : http://www.tourism-view.com/abderrahman-belgat-ce-quil-faut-faire-pour-le-tourisme-tunisien

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GERARD PELISSON – Les secrets de la réussite du groupe ACCOR

Gérard Pélisson, co-président fondateur du groupe hôtelier Accor et président de l’UFE, était en Tunisie les 20 et 21 mars. Il a donné une conférence sur l’entreprenariat, pendant laquelle il a évoqué le livre « Le bonheur d’entreprendre », de Jean-Philippe Bozek, qui relate l’histoire des fondateurs du groupe hôtelier : Paul Dubrule et Gérard Pélisson.

 

L’événement était organisé par l’Institut des Hautes Etudes à Tunis & BC Consulting, en association avec UTICA, AIET, AFFEST et l’Ambassade de France. Le Dr Abderahman Belgat – BC Consulting, AIET, AFFEST – était modérateur de la conférence et Madame Wided Bouchamaoui – UTICA- intervenante.

Lors de cette conférence, Gérard Pelisson a expliqué que pendant toute sa carrière, il a toujours pris soin de ses employés, et s’est efforcé de garder le contact avec eux, de connaître leurs soucis, leurs problèmes et leurs besoins. Il a rappelé l’importance de ces relations avec les employés, basées sur les valeurs de respect, de travail, de formation et de professionalisme, qui sont les clés du succès du groupe ACCOR.

« Je suis passé de deux collaborateurs à l’époque à 150 000 collaborateur grâce à cette politique qui met les gens au cœur des préoccupations », a-t-il précisé.

Les débuts d’Accor

En 1963, Gérard Pélisson est cadre supérieur chez IBM Europe. Il fait alors la connaissance de celui qui deviendra son associé, Paul Dubrule.

Complémentaires, les deux hommes feront naître plusieurs années plus tard, une association hors norme, basée sur un partage total du pouvoir. Ils fonderont ensuite le premier groupe français, puis européen, de l’hôtellerie. Suivront le Premier Novotel à Lille, les premiers franchisés, la reprise de Mercure, la création d »Ibis, la reprise de Sofitel, puis de Jaques Borel International…

Trente ans plus tard, les associés ont atteint leur but : Accor, fondé en 1967, possède 4200 hôtels et emploie 170 000 personnes à travers le monde, dans plus de 90 pays.

Le conférencier a reconnu que la cohabitation était une question difficile, « Il faut toujours veiller, et penser à ce que l’autre pourrait penser…et se demander si je fais cela est-ce que je ne vais pas le blesser, poser un problème, etc…il faut réduire, chacun, un peu de son égo, et ne plus penser qu’à soi, surtout si l’autre est indispensable… on apprend à faire des concessions tous les jours, jusqu’à ce que cela devienne une habitude ».

Gérard Pelisson a évoqué les secrets de la longévité de son entente avec son associé : le respect des engagements et la loyauté sont deux critères primordiaux, mais aussi réduire son égo et faire des concessions chaque jour, et pour finir ne jamais embaucher des membres de la famille ou de proches.

Le groupe envisage maintenant une collaboration intense avec la Tunisie : « Il y a eu des perturbations à travers l’histoire, et il est clair que nous avions eu des dissensions, nous avons perdu beaucoup d’argent ici. Nous avions fait des partenariats dans lesquels nous étions minoritaires et où les majoritaires voyaient surtout leurs intérêts à eux…Parce que lorsqu’on fait un partenariat, on devrait d’abord penser à ce que pense l’autre…Cette position égoïste, de se dire que je vais pomper la société pour le profit de ma banque…moi je n’ai pas besoin de ce partenaire là…Ce que les gens ne comprennent pas c’est que dans un partenariat, il faut en permanence penser à l’intérêt de l’autre, et c’est ce que j’ai fait pendant 50 ans avec Dubrule. Je me suis toujours demandé si ce que j’allais faire lui poserait problème ou pas…c’est difficile pour les gens de se mettre dans cet état d’esprit », a précisé Gérard Pelisson

Pour conclure le co-fondateur du groupe Accor, a ajouté « le professionnalisme est la base de la réussite d’une entreprise…Je fais ce que je peux pour qu’un plongeur devienne directeur de restaurant, à condition qu’il accepte de devenir un excellent professionnel. C’est indispensable et complémentaire au savoir-faire ».

Le lundi 24 mars, Gérard Pélisson a annoncé sur les ondes d’Express FM, le rachat d’une dizaine d’hôtels tunisiens en difficulté, ainsi que la construction d’un nouvel hôtel Ibis à Sfax et des projets de  partenariat avec la Tunisie en matière de formation et de développement.

 

La Rédaction (www.lepetitjournal.com/tunis) lundi 24 mars 2014

Accor Maroc fait la promotion de Zam Zam Sofitel

Le groupe exploitera le plus luxueux hôtel du Moyen-Orient . Signature d’un partenariat avec Accor Arabie saoudite
C’EST dans la résidence du consul de France à Casablanca qu’Accor a annoncé l’ouverture officielle du Zam Zam Sofitel au cœur de la Mecque en septembre 2006. Le groupe français a été retenu par le Koweïtien Munshaat pour exploiter ce qui sera «le plus grand et le plus luxueux hôtel du monde». Les chiffres sont éloquents:
1.240 suites, 6.000 clients par jours, un restaurant pouvant accueillir 5.000 convives, le tout pour un budget de 600 millions de dollars. Bâti sur 34 étages, le complexe hôtelier offre une vue panoramique sur les esplanades du Haram. Une belle perspective pour les plus aisés des millions de pèlerins qui se rendent chaque année sur les lieux saints de l’islam.

«La clôture du projet marque surtout la pérennité de l’engagement du groupe dans la région. Sa philosophie de partage des savoir-faire et la notoriété de l’enseigne Sofitel ont joué en faveur d’Accor dans le choix des investisseurs», indique Abderahman Belgat, directeur d’Accor Arabie saoudite. C’est aussi, selon Marc Thepot, directeur d’Accor Maroc, un exemple des synergies Accor inter-pays. De fait, un partenariat a été signé entre Accor Maroc et Accor Arabie saoudite. Il a pour objectif la promotion auprès des professionnels marocains du projet Zam Zam Sofitel. Gigantesque par son envergure et son symbolisme, l’établissement emploiera quelque 1.500 personnes, dont une majorité de Saoudiens mais aussi de Marocains. Belgat annonce l’ouverture par Accor de trois écoles hôtelières à Jeddah, Riyad et Al Khobar ainsi que la formation de 10.000 jeunes Saoudiens à l’horizon 2015.

Soulignons que le groupe français compte actuellement 17 hôtels au Proche et Moyen-Orient et prévoit d’augmenter sa capacité via 25 établissements. L’objectif d’Accor aussi est de promouvoir la destination Maroc auprès des touristes saoudiens. En 2004, ces derniers ont réalisé 150.000 nuitées –essentiellement sur Agadir, sur les 450.000 nuitées de l’ensemble du marché arabe. Un road-show, organisé du 6 au 11 juin dernier par Accor Arabie saoudite et Maroc, Royal Air Maroc et Bounty Tours à l’attention des 10 plus importants TO saoudiens, a permis de communiquer sur les offres des Sofitel d’Agadir et Marrakech. Plus de 6 millions de saoudiens voyagent à l’étranger et leurs dépenses sont estimées à 14 milliards de dollars. C’est aussi, contrairement aux idées reçues, une clientèle familiale. «Et les familles saoudiennes apprécient le Maroc parce qu’elles y retrouvent des repères familiaux et une vie sociale à l’occidentale», ajoute Belgat. Pour preuve, les chiffres enregistrés à fin mai 2005 sont de 65.000 nuitées, soit une hausse de 35% par rapport à la même période en 2004. F. E. O.

– See more at: http://www.leconomiste.com/article/accor-maroc-fait-la-promotion-de-zam-zam-sofitel#top

CAN 2015 : « Le foot-ball est une affaire d’Etat, les Tunisiens doivent dépasser l’émotionnel », déclare Abdou Belgat .

Ancien Ambassadeur du Groupe Accor et Directeur en charge des projets spéciaux Afrique-Moyen-Orient, Abdou Belgat est aujourd’hui président-fondateur de B.C.Consulting (cabinet d’audit et d’expertise)., il est également le vice-président de l’Association Francophone des Experts et Scientifiques du Tourisme(AFEST) et l’un des premiers responsables de l’Association Mondiale pour la Formation Touristique et Hôtelière(AMFTH). Passionné de football, pour avoir œuvré durant des années au sein du Groupe Darmon, Leader européen de la communication par le sport, il est reconnu comme un expert du football notamment du foot africain et des coulisses de la CAF. Ce qui nous a incité à l’approcher pour sonder son point de vue à propos de la mésaventure du team national face à la Guiné-Equatoriale, pays organisateur de la CAN 2015.

Avec son humilité habituelle, il a bien voulu répondre à nos questions.

Leskoop : comment expliquer la persistance de l’arbitrage-maison en Afrique ?

Abdou Belgat :
C’est impératif,l’arbitrage du foot africain doit s’améliorer.Que l’on puisse, me semble-t-il, soutenir la Guinée-Equatoriale, pays hôte de la CAN 2015, à aller de l’avant dans la compétition continentale ne peut surprendre personne et tous les analystes sportifs étaient conscients des nouveaux rapports de force, inhérents au désistement du Maroc et au choix final de Malabo. Mais c’est aux autres nations du foot-ball, qui n’ont pas le droit à la naïveté, d’en tenir compte et d’intégrer cette donne politique, économique et sociale dans leurs schémas tactiques et stratégiques durant des matchs décisifs, passionnels, où l’ego national est souvent en jeu.

Bien entendu, tout en appelant au réalisme et à la retenue, le respect de l’éthique sportive recommande la dénonciation de la prestation de l’arbitre du match Tunisie-Guinée-Equatoriale et le début du nettoyage des écuries d’Augias de la CAF.

Leskoop : Quelles sont les failles du team national tunisien ?

Abdou Belgat :
Indéniablement les failles sont d’ordre mental. Le staff tunisien et les joueurs étaient en principe édifiés sur l’environnement hostile entourant le quart de finale, ce qui aurait dû pousser à la concentration sur le terrain, loin des provocations des uns et des autres.

En fait, la Guinée-Equatoriale, une équipe aux compétences limitées, de tout temps à l’arrière garde du foot africain, était à la portée des poulains de Georges Leekens, qui auraient dû forcer le destin, retenir la leçon du Gabon, saisir l’opportunité des prolongations, surmonter leur handicap et faire le bonheur de leurs « tifosi ».

Il m’est donc difficile de comprendre la faillite mentale des joueurs tunisiens, habitués pourtant aux joutes africaines. Le professionnalisme recommande de coller à la réalité du terrain et d’éviter de céder aux sirènes périphériques d’essence provocatrice.

Leskoop : Et la CAF dans cet imbroglio ?

Abdou Belgat :
Le rôle de la CAF, organisateur exclusif des compétitions continentales (CAN, League des champions..), est de contribuer au rayonnement du fooot en Afrique et non pas de léser ou d’humilier les grandes nations de ce sport roi.

Infliger des amendes à des fédérations, cela ne me surprend pas.Mais exiger des excuses solennelles risquent d’entamer le crédit de la CAF, déjà largement entamé en raison des soupçons de corruption, qui pèsent depuis longtemps sur cette grande institution du fooot-ball africain. Le jury disciplinaire fait fausse route dans ce dossier.

Finalement, dans cette sombre histoire, la CAF, qui doit revoir sa copie et revisiter ses fonctionnements internes, s’est penchée sur les conséquences du match et non pas sur ses causes. A savoir la piètre prestation arbitrale.

Leskoop : Quel message pour la CAF face à ces scandales à répétition ?

Abdou Belgat :
le président Issa Ayatou et sa garde rapprochée sont dans l’obligation de traiter autrement les nations du foot roi, loin des diktats, des menaces et des sermons. Il y va de l’avenir et de la crédibilité d’une Institution, qui a tant fait pour le sport africain.

Cela dit, le patron de la CAF, que je connaîs très bien, saura traiter, j’en suis convaincu, ce dossier brûlant, apaiser les esprits et sauvegarder la notoriété de la confédération.

Leskoop : quels conseils pour la fédération tunisienne ?

Abdou Belgat :
Pas de conseils. Je ne suis pas habilité à en donner. Mais la fédération tunisienne de foot-ball doit tirer les leçons necessaires de cette déconvenue. La CAF, de son côté, doit savoir qu’il est hors de question de traiter de grandes nations du football en exigeant des excuses publiques. La sagesse et le savoir-faire doivent prévaloir. La pérrenité du sport africain est à ce prix.
j’espère que ce message sera entendu.

Leskoop:Quel pronostic pour la finale?

Abdou Belgat: Tout d’abord, La Guinée-Equatoriale et la CAF ont eu le mérite d’organiser en un temps record cette compétition reine du continent africain.
La finale Ghana-Côte D’Ivoire est une très belle affiche et les deux équipes ont les mêmes chances de l’emporter.Mais cela aurait pu être aussi Tunisie-Algérie.

Propos recueillis par Imededdine Boulaâba

Lien direct du magazine « leSKOOP.com » :

http://leskoop.com/can-2015-%C2%AB-le-foot-ball-est-une-affaire-detat-les-tunisiens-doivent-d%C3%A9passer-l%C3%A9motionnel-%C2%BB-d%C3%A9clare