GERARD PELISSON – Les secrets de la réussite du groupe ACCOR

Gérard Pélisson, co-président fondateur du groupe hôtelier Accor et président de l’UFE, était en Tunisie les 20 et 21 mars. Il a donné une conférence sur l’entreprenariat, pendant laquelle il a évoqué le livre « Le bonheur d’entreprendre », de Jean-Philippe Bozek, qui relate l’histoire des fondateurs du groupe hôtelier : Paul Dubrule et Gérard Pélisson.

 

L’événement était organisé par l’Institut des Hautes Etudes à Tunis & BC Consulting, en association avec UTICA, AIET, AFFEST et l’Ambassade de France. Le Dr Abderahman Belgat – BC Consulting, AIET, AFFEST – était modérateur de la conférence et Madame Wided Bouchamaoui – UTICA- intervenante.

Lors de cette conférence, Gérard Pelisson a expliqué que pendant toute sa carrière, il a toujours pris soin de ses employés, et s’est efforcé de garder le contact avec eux, de connaître leurs soucis, leurs problèmes et leurs besoins. Il a rappelé l’importance de ces relations avec les employés, basées sur les valeurs de respect, de travail, de formation et de professionalisme, qui sont les clés du succès du groupe ACCOR.

« Je suis passé de deux collaborateurs à l’époque à 150 000 collaborateur grâce à cette politique qui met les gens au cœur des préoccupations », a-t-il précisé.

Les débuts d’Accor

En 1963, Gérard Pélisson est cadre supérieur chez IBM Europe. Il fait alors la connaissance de celui qui deviendra son associé, Paul Dubrule.

Complémentaires, les deux hommes feront naître plusieurs années plus tard, une association hors norme, basée sur un partage total du pouvoir. Ils fonderont ensuite le premier groupe français, puis européen, de l’hôtellerie. Suivront le Premier Novotel à Lille, les premiers franchisés, la reprise de Mercure, la création d »Ibis, la reprise de Sofitel, puis de Jaques Borel International…

Trente ans plus tard, les associés ont atteint leur but : Accor, fondé en 1967, possède 4200 hôtels et emploie 170 000 personnes à travers le monde, dans plus de 90 pays.

Le conférencier a reconnu que la cohabitation était une question difficile, « Il faut toujours veiller, et penser à ce que l’autre pourrait penser…et se demander si je fais cela est-ce que je ne vais pas le blesser, poser un problème, etc…il faut réduire, chacun, un peu de son égo, et ne plus penser qu’à soi, surtout si l’autre est indispensable… on apprend à faire des concessions tous les jours, jusqu’à ce que cela devienne une habitude ».

Gérard Pelisson a évoqué les secrets de la longévité de son entente avec son associé : le respect des engagements et la loyauté sont deux critères primordiaux, mais aussi réduire son égo et faire des concessions chaque jour, et pour finir ne jamais embaucher des membres de la famille ou de proches.

Le groupe envisage maintenant une collaboration intense avec la Tunisie : « Il y a eu des perturbations à travers l’histoire, et il est clair que nous avions eu des dissensions, nous avons perdu beaucoup d’argent ici. Nous avions fait des partenariats dans lesquels nous étions minoritaires et où les majoritaires voyaient surtout leurs intérêts à eux…Parce que lorsqu’on fait un partenariat, on devrait d’abord penser à ce que pense l’autre…Cette position égoïste, de se dire que je vais pomper la société pour le profit de ma banque…moi je n’ai pas besoin de ce partenaire là…Ce que les gens ne comprennent pas c’est que dans un partenariat, il faut en permanence penser à l’intérêt de l’autre, et c’est ce que j’ai fait pendant 50 ans avec Dubrule. Je me suis toujours demandé si ce que j’allais faire lui poserait problème ou pas…c’est difficile pour les gens de se mettre dans cet état d’esprit », a précisé Gérard Pelisson

Pour conclure le co-fondateur du groupe Accor, a ajouté « le professionnalisme est la base de la réussite d’une entreprise…Je fais ce que je peux pour qu’un plongeur devienne directeur de restaurant, à condition qu’il accepte de devenir un excellent professionnel. C’est indispensable et complémentaire au savoir-faire ».

Le lundi 24 mars, Gérard Pélisson a annoncé sur les ondes d’Express FM, le rachat d’une dizaine d’hôtels tunisiens en difficulté, ainsi que la construction d’un nouvel hôtel Ibis à Sfax et des projets de  partenariat avec la Tunisie en matière de formation et de développement.

 

La Rédaction (www.lepetitjournal.com/tunis) lundi 24 mars 2014